Je vais finir par y vomir, sur cette plage

 

 

Qui sont ces nazillons en devenir ? Ces courageux graffeurs qui déversent leur fiel sur le pont avec des « Tourist, go home » – « Touriste, rentre chez toi » – ou encore « Queer zone » ? Comprenez : « Zone de pédés ». Oui, oui, photos à l’appui.

 

Et là, franchement, je ne suis pas certaine de pouvoir accuser les vacanciers…

 

 

 

 

Pour les déchets sur la plage, les cannettes au pied des bancs, les filtres de pétards, les mégots… là, pas de doute, c’est forcément eux. Nous, les locaux – de souche ou d’adoption – sommes irréprochables. Amoureux de ce petit coin de paradis, on ne ferait jamais ça. Jamais nous n’abandonnerions un emballage de pizza sur le sable ou une boîte d’asticots vide près de la rivière. Nous, on sait trouver une poubelle à dix mètres. Eux, apparemment, non.

 

 Même nos pêcheurs sont exemplaires : garer leur voiture sur la plage ? Jamais ! Porter leur matériel depuis le parking ? Évidemment. C’est ça, aimer la nature.

 

 

 

Et nos ados, on en parle ?

 

 

 

Les nôtres, bien élevés, ne prendraient jamais la plage pour une piste de cross. Ils ne confondraient pas rue et circuit de course. Quant aux moteurs à tout casser, sûrement un problème de réglage… ou de poignet nerveux venu d’ailleurs. En tout cas, ce ne sont pas les ados du coin : eux connaissent les limites sonores, pensent aux autres, savent vivre ensemble.

 Et si une sono hurle sous le pont ? C’est évidemment encore un coup des touristes.

 

Et que dire des couches-culottes usagées ou serviettes hygiéniques abandonnées entre la haie et le coffre de leur voiture ? Uniquement des actes de passage, voyons !

 

Le vrai problème, c’est que ces « incivilités saisonnières » s’étalent bien au-delà des vacances. Dès le premier rayon de soleil, les bords de rivière trinquent.

 

N’aurions-nous pas, nous aussi, notre petite part d’irresponsabilité qu’on préfère ignorer ? Nous, les promeneurs du dimanche, les ados du mercredi, les poètes du bord de l’eau, les épicuriens d’eau douce ?

 

Peut-être est-il temps de ranger notre bon vieux « C’est pas moi, c’est lui ! » et de regarder, un peu, notre propre façon de faire…

 

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